Bernadette et les autres
Dans un restaurant impersonnel, au 6 d'une rue inconnue :
Bernadette n'avait plus envie de manger des navets.
Bernard, lui, était en vie mais couvert de dettes.
Balbutiants, elle et lui étaient vivants mais par intermittence.
Barbouillés par leurs petites névroses contemporaines.
Nos deux amis n'aspiraient à rien d'autre qu'une vie simple faite de ci et de ça. Malheureusement, l'attraction consumériste de notre mode de vie moderne a rendu nos compagnons accablés.
Gisèle gisait dans le restant de gésier laissé par Gérard le gérant hagard et géomètre qu'elle voyait rarement car elle était gêné par ses gencives gélatineuses.
Josèphe se resservit un verre de génépi quand il vit un ressors vert gémir...
Pendant ce temps à l'autre bout du coin ovale de ce restaurant inattendu, Jean-Paul s'échinait sur son entrecôte chinoise en pensant que Pôle Emploi emploie trop de gens. "J'en peu plus" s'exclama t-il dans un français approximatif oubliant promptement l'utilisation de la négation alors même qu'il avait toujours insisté sur ce point TRÈS IMPORTANTS.
Extraits décousus du septième roman photo "Pendant les que les pigeons s'esclaffent" de Sibyllin.